lundi 22 novembre 2010

GOMERA COLOMBINA





C’est une histoire d’amour : celle de Gara, jolie princesse de la Gomera, qui tomba amoureuse de Jonay, fils d’un roi de Ténérife. Un jour, Jonay nagea à l’aide de peaux de chèvre gonflées, de Ténérife à La Gomera, pour rejoindre sa dulcinée. Mais les parents des jeunes amoureux, terrifiés par les mauvais présages du Teide en fumée, s’opposèrent à cette relation. Alors, Gara et Jonay s’enfuirent sur la plus haute montagne de l’île où ils furent poursuivis.
Pris au piège, ils aiguisèrent les deux extrémités d’un bâton, l’appuyèrent sur leur poitrine et s’embrassèrent pour mourir ensemble, plutôt que de vivre séparés. C’est cette légende guanche aux accents de tragédie grecque qui a donné son nom à la montagne la plus haute de la Gomera et au parc national qui s’étend sur tout le centre de l’île, le Garajonay.

El Monteverde

C’est une histoire vieille comme le monde : celle d’une forêt éternelle, « la laurisylve », au cœur de l’île de la Gomera, qui recouvrait, il y a quelques millions d’années une grande partie de l’Europe. Aujourd’hui disparue dans le bassin méditerranéen, elle garde en elle les reliques d’un monde ancestral, peuplé d’espèces animales et végétales préservées par l’isolement insulaire.



C’est une histoire de souffle : celui du berger gomero qui parle de son troupeau et de ses bêtes égarées avec son alter ego, de l’autre côté de ravins gigantesques, en «silbo», langage sifflé, système de transmission à longue portée unique au monde. Moyen d’expression encore étudié au collège et déjà utilisé par les premiers aborigènes qui peuplaient l’île de la Gomera.




C’est une histoire avec un grand «H» : celle d’un navigateur qui fit escale au petit port de San Sebastian de la Gomera un jour de septembre 1492, pour se ravitailler en eau et en vivres avant d’entreprendre la grande traversée vers les Indes.

San Sebastian, el puerto


Histoire d’amour encore, celle qu’il vécut, dit-on, avec l’épouse du gouverneur, dame d’honneur de la Reine d’Espagne, amour qui motiva ses passages sur l’île. Encore une « Casa Colomb » à visiter, mais, au risque de décevoir le chaland, l’aimable guide avoue qu’elle ne l’a accueilli que quelques nuits…  Depuis Porto Santo, archipel de Madère, toute une vie n’aurait pas suffit à Christophe Colomb pour habiter toutes les maisons qu’on lui prête… 

Mais nous sommes ici sur «l’île Colombine », alors…



San Sebastian


















Ténérife à gauche, Gomera à Droite






C’est une histoire d’îles, encore et toujours : celle que l’on visite et celles que l’on aperçoit, visions quasi spectrales lorsque la brume estompe les reliefs ; celle que l’on regrette et que l’on scrute avec nostalgie ou la belle inconnue qui reste à découvrir : le Teide, point culminant des Canaries mais aussi de l’Espagne, troisième plus grand volcan du monde, toise depuis Tenerife toutes les îles environnantes. A une poignée de miles de La Gomera, il arrive parfois que le brouillard enveloppe jusqu’au sommet ce pic majestueux et efface comme par magie toute l’étendue de cette terre si proche.


Vue sur le Teide, Tenerife






Hermigua

C’est l’histoire d’un éternel printemps : les habitant d’Hermigua, petite bourgade nichée dans le creux d’un « barranco » qui s’ouvre sur la mer, bénéficieraient, selon un éminent comité de météorologues, du meilleur climat de la terre.





 Au plus fort de l’hiver, le thermomètre ne descend pas en dessous de 18 degrés tandis que l’été culmine à 27. La nature n’en finit pas de s’y prélasser, la vigne côtoie «el platano» et le palmier dans une explosion de verdure. De la douceur, encore et toujours.












C'est une histoire sans fin, enfin :  encore une île magnifique, unique... 


Agulo
Puerto de Santiago

Valle Gran Rey

Mouillage à Valle Gran Rey








Et, en exclusivité pour les lecteurs de Bettyzou, la première daurade coryphène du Kpitaine :




A bientôt !


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