Ce fut notre seconde épreuve.
On l’a dit plus bas (si l’on veut suivre, il faut tout lire), un réseau tentaculaire de « levadas » traverse Madère, apportant vers les parties cultivées de l’île les eaux qui ruissellent sur ses flancs ; tout au long de ces canaux d’irrigation courent des sentiers de randonnée, principal attrait touristique de Madère, après le vin et les bananes.
Soucieux de parfaire la connaissance de l’île et suivant à la lettre le précepte fixé le jour de notre départ : « tu ne reculeras devant aucun obstacle ni difficulté qui se mettra en travers de ta route… », nous avons hardiment endossé notre équipement de joyeux randonneur (K-… de chez D… comme Santana, et short Q…, sac à dos acheté tout exprès chez le chinois de Machico) pour partir à la découverte de la levada N° 56 : Ribeiro Frio .
Il va sans dire : nous nous sommes arrêtés sur le degré 2 de difficulté excluant de principe les sentiers au bord du vide, nécessitant un baudrier d’escalade ou une bouteille de plongée. Premiers kilomètres féériques, plats comme la Belgique, murs végétaux tapissés de mousse et de fleurs inconnues, forêt de Brocéliande où nous nous attendons à croiser un elfe ou une fée au détour de chaque arbre, au son mélodieux du glouglou des cascades et des petits torrents alimentant notre fameux canal.
Il va sans dire : nous nous sommes arrêtés sur le degré 2 de difficulté excluant de principe les sentiers au bord du vide, nécessitant un baudrier d’escalade ou une bouteille de plongée. Premiers kilomètres féériques, plats comme la Belgique, murs végétaux tapissés de mousse et de fleurs inconnues, forêt de Brocéliande où nous nous attendons à croiser un elfe ou une fée au détour de chaque arbre, au son mélodieux du glouglou des cascades et des petits torrents alimentant notre fameux canal.
Mais tout a une fin, et surtout notre soif de connaissance : la tranche de jambon d’un randonneur irrespectueux nous signale le fameux raccourci, embranchement providentiel bien connu de tous les ramollis du mollet, permettant de regagner son point de départ, sans se cogner le même décor. La mariée était trop belle, nous aurions dû nous méfier…
Et s’ensuit une marche pleine d’espoir, le long d’une autre levada, non répertoriée sur le guide, certainement édifiée par les premiers colons, juste après Christophe Colomb. La pente se fait plus sportive et la petite brume mystérieuse qui nous accompagnait jusque là se mue rapidement en une pluie totalement dénuée de charme : mouillés dedans (effet pervers du K-…) et dehors, muscles atrophiés par de trop longues vacances, moral inversement proportionnel à l’inclinaison de la pente, nature à l’état brut nous laissant entrevoir la très nette probabilité d’une utilisation plus qu’accidentelle de ce chemin par le commun des mortels , et le jour qui avance à grand pas, vers sa petite fin et peut-être aussi la nôtre…
Le retour sur nos pas est alors inéluctable, dans la nuit qui s’avance, punition divine pour notre manque de persévérance.
Quelques pas encore, le chef de la petite troupe dans un dernier baroud d’honneur se détache en éclaireur pour sceller définitivement la fin de notre belle envolée… Et puis l’espoir renait : le chemin débouche sur un plateau, totalement noyé dans le brouillard, d’où émergent les toits d’un hameau. A défaut de nous rassurer, cette vision fantomatique nous soulage : une route doit y conduire, nous sommes sauvés !
Fin du parcours un peu piteux au bord d’une route départementale sans bas côtés, enveloppés dans la purée de poix, à la merci d’un conducteur nerveux de la pédale. Dans notre panoplie de parfaits randonneurs, nous avions oublié l’essentiel : la lampe frontale.
Après le tricot et la randonnée, prochaine étape d'une métamorphose avérée : le vélo et le macramé.
Après le tricot et la randonnée, prochaine étape d'une métamorphose avérée : le vélo et le macramé.
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