dimanche 27 février 2011

K l'a marre de la mer


MARRE ! Marre de mar !



Yé n'en poulpe plou de la mar



Marre d'être mouillé par cette mer à seiches




J'ai la tentaculation de tous les seiches oir



Cépha qué l'eau podé plou




K veut rentrer maison

mercredi 16 février 2011

Kbot tanique : le retour



TOUT CE QUI EST SUCCULENT N'EST PAS DÉLICIEUX

Aloé vera


et son panache floral

Les succulentes sont des plantes charnues, appelées à tort "plantes grasses", alors qu'elles ne le sont pas, très appréciées pour leurs propriétés médicinales et leurs nombreuses vitamines.


Aloé arborescent

Adaptées au milieu aride, leur nom vient du latin "suculentus", qui signifie "plein de suc".

Agave
L'agave, aussi appelée "aloé américain" était utilisée pour la fibre de ses feuilles qui servait à confectionner des cordages, plus résistants que le chanvre. L’apparition de sa tige florale marque la fin de sa vie mais la plante renaît de ses racines.







Très nombreuses aux Canaries, nous avons sélectionné les plus piquantes :


Aïe ! Aïe ! Aïe ! Ouille !
Le monde entier est un cactus
il est impossible de s'asseoir
Dans la vie, il y a des cactus
moi j'm' pique de le savoir
Ouille ! Ouille ! Ouille ! Aïe !*









A l'état naturel, elles poussent sur des rocailles à faire pâlir de jalousie les Villemorin et les Truffaut.





Certaines d'entre-elles font des fruits comestibles, ou pas...

Fleur de figuier de Barbarie



Cultivé pour ses fruits très vitaminés, ses feuilles séchées qui servaient de fourrage, mais surtout, pour sa cochenille, récoltée pour fabriquer le colorant rouge alimentaire connu sous le nom de E120, le figuier de Barbarie fut longtemps un des piliers économiques des îles Canaries, avant l'arrivée des touristes.




Barbarie pure, non comestible



Fruit de cactus



MAIS NE TOMBEZ PAS DANS LE PANNEAU...











IL Y A DES FRUITS DÉLICIEUX QUI SONT AUSSI SUCCULENTS :

comme les mangues de notre ami Carlos
Manga y mangos de son jardin


fleurs de manguier

début de mangue
mangas en el arbol


et d'autres fruits de Carlos ou du jardin de ses amis,
el Chirimoya, los platanos, el aguacate y las castanas

(*) Les cactus, jacques dutronc (1966)

L'ILE DES BOUTS DU MONDE



97 kilomètres.

C’est la distance qui sépare Fuerteventura de la côte africaine ; parfois, un vent venu du Sahara, la Calima, fait grimper la température de quinze degrés en quelques heures et les grains de sable en suspension font baisser la visibilité à moins de deux cent mètres… A mille lieux des ondulations luxuriantes des bananeraies de La Palma ou des pinèdes géantes de Tenerife, c’est la sécheresse qui domine sur ce « morceau d’Afrique Saharienne, lancé dans l’Atlantique ». Miguel de Unamuno, écrivain espagnol qui, de cette terre d’exil a fait sa source d’inspiration, décrit la partie sud de l’île comme « une péninsule presque inhabitée,  où errent, entre des solitudes dénudées et des nudités solitaires de la terre misérable, quelques bergers…. ».










Côte sud-ouest - péninsule de Jandia
Côte Nord


Côte Nord - vue sur Lanzarote


Le charme de Fuerteventura est bien celui de l’absence, de l’extrême, de la monochromie des paysages et des horizons, c’est l’île des pointes avant, des pertes de vue, des bouts du monde au détour d’une crête, d’un chemin à peine creusé et déjà raviné ; un caillou au milieu de l’océan recouvert de panoramas infinis ; le regard s’y perd, se noie sur la terre ferme, cherche à capter l’essence de ce qu’il voit pour le garder à tout jamais.



La Oliva - centre de l'île





A chaque coin de l’île, des morceaux d’humanité se font oublier du monde moderne  : playa del Chinchorro, ses barques dans leur écrin de lave,  quelques familles regroupent leurs provisions pour le repas commun du dimanche,


Playa del Chinchorro

Puertito de la Cruz : au bout d’un chemin empierré, quelques maisons de pêcheurs encerclent l’éolienne par laquelle la lumière arrive jusqu’à cette extrémité sud de Fuerteventura,
Puertito de la Cruz

Faro de Jandia

Majanicho, tout au Nord cette fois, petit village comme une proue, tente une dernière esquive pour se faire oublier de la civilisation : mais la mariée était trop belle et la toute nouvelle route bordée de lampadaires laisse présager l’imminence d’un dépucelage : bientôt viendront les bulldozers et avec eux la fin du paradis.


Majanicho


Et Cofete, ses plages grandioses, intactes, à quelques kilomètres à peine des boulevards de Sotavento, où les surfeurs en tenue viennent chaque année disputer leur olympiades.






Cofete

Fuerteventura est le théâtre d’un monde oublié : celui du Mont Sacré de Tindaya, de cette route goudronnée qui traverse le désert pour n’arriver nulle part, de cette muraille de Chine qui partageait en deux le territoire Guanche avant l’arrivée des espagnols au XVème siècle, et dont il reste aujourd’hui quelques vestiges vers La Pared  (le « mur » en espagnol), de Cofete encore, village déserté dont il ne reste que quelques croix de fortune plantées sur un monticule de pierres noires face à la mer immense. Un mémorial égrène les noms des familles de paysans, ensablés sous la dune, qui ont essayé sans succès de domestiquer jusqu’au début du siècle cette terre rétive, définitivement vaincus par quelques années de sécheresse successives.

Tindaya

le cimetière de Cofete


et sa vue imprenable



Un monde de légendes aussi : celle, sulfureuse, de la Villa Winter, du nom de l’ingénieur Allemand qui l’a fait construire, en 1946, aux confins de l’île, après avoir obtenu de l’administration de l’époque d’interdire l’accès à l’ensemble du site : refuge de leaders nazis, quartier général d’une base de sous-marins allemands, future retraite du führer en personne, tout a été dit sans que jamais ne soit confirmée aucune piste sérieuse. Mais le mythe s’entretient, rien ne pouvant justifier l’installation dans cet endroit si reculé d’un dignitaire allemand, en pleine guerre mondiale.







Betancuria
Celle, plus ancienne, de la corde conservée dans la grotte sous l’ermitage de Betancuria, capitale historique de l’île (du nom de Jean de Béthencourt, aristocrate normand mandaté par la couronne de castille pour soumettre les indigènes guanches). La grotte recèle encore le morceau de chanvre utilisé par les villageois pour attacher le diable et le faire prisonnier…


















“Esta inafortunada isla de Fuerteventura, donde entre la apacible calma del cielo y del mar escribimos este comentario a la vida que pasa y a la que se queda, mide en lo más largo, de punta norte a punta sur, cien kilómetros, y en lo más ancho, veinticinco. En su extremo suroeste forma una península casi deshabitada, por donde vagan, entre soledades desnudas y desnudeces solitarias de la mísera tierra, algunos pastores. A esta península se la conoce por el nombre de Jandía o de la Pared. La pared, o mejor, muralla, que dio nombre a la península de Jandía, y de la que aún se conservan trechos, fue una muralla construida por los guanches para separar los dos reinos en los que la isla Majorata, la de los majoreros, o sea Fuerteventura, estaba dividida, y para impedir las incursiones de uno en otro reino. Y he aquí cómo este pedazo de África sahárica, lanzado en el Atlántico, se permitía tener una península y una muralla como la de China, en cuanto al sentido histórico.
Miguel de Unamuno "