mercredi 16 mars 2011

ECOLE BUISSONNIERE



En sortant de l'école





nous avons rencontré

un grand chemin de fer

qui nous a emmenés
tout autour de la terre
dans un wagon doré.




Tout autour de la terre

nous avons rencontré

la mer qui se promenait

avec tous ses coquillages
ses îles parfumées







et puis ses beaux naufrages




et ses saumons fumés.






Au-dessus de la mer

nous avons rencontré

la lune et les étoiles

sur un bateau à voiles









et les trois mousquetaires des cinq doigts de la main





tournant la manivelle d'un petit sous-marin

plongeant au fond des mers

pour chercher des oursins.







Revenant sur la terre

nous avons rencontré

sur la voie de chemin de fer
une maison qui fuyait
fuyait tout autour de la terre





fuyait tout autour de la mer

fuyait devant l'hiver

qui voulait l'attraper.





Mais nous sur notre chemin de fer

on s'est mis à rouler

rouler derrière l'hiver
et on l'a écrasé
et la maison s'est arrêtée
et le printemps nous a salués.





C'était lui le garde-barrière

et il nous a bien remerciés

et toutes les fleurs de toute la terre

soudain se sont mises à pousser
pousser à tort et à travers











sur la voie de chemin de fer

qui ne voulait plus avancer

de peur de les abîmer.



Alors on est revenu à pied

à pied tout autour de la terre




à pied tout autour de la mer





tout autour du soleil








de la lune et des étoiles




A pied à cheval en voiture et en bateau à voiles.




Jacques Prévert...


Un grand merci :

aux Cactus qui ont bien voulu participer à cet article (plus de 1400 espèces différentes à admirer dans le Jardin des Cactus de Lanzarote)

aux volcans de Timanfaya qui ne cessent de répandre leur sable noir pour conserver l'humidité des sols, là où il ne pleut que lorsque la famille vient nous voir

aux viticulteurs de la Geria pour les décors en extérieur (et l'entretien des murs de pierre qui protègent les vignes des alizés)

aux habitants d'Arrecife, qui se sont donné beaucoup de mal pour coller au texte de Jacques Prévert et ce n'était pas facile (pendant le Carnaval des Canaries )

à nos frère, belle-soeur et nièce qui auront été les plus courageux et bravé en éclaireurs les océans pour nous retrouver

à Lanzarote qui nous en a mis plein la vue après La Palma, El Hierro, La Gomera, Tenerife, Gran Canaria et Fuerteventura, alors que nous pensions avoir fait le plein  d'étonnement...

lundi 14 mars 2011

Kpitaine Flam

Ils étaient des centaines, ils étaient des milliers, 
venus du fin fond de l'univers
en rangs serrés, sans se presser, 
dans leurs armures aux griffes acérées











Tu n'es pas de notre galaxie
mais du fond de la nuit,
tu es venu sauver
les îles Canaries

Kpitaine Flam




Ils étaient monstrueux, affublés d'une multitude d'yeux,
béantes étaient leurs bouches énormes
gênante était leur beauté morne









Tu n'es pas de notre voie lactée
mais tu as traversé cent mille millions d'années
pour sauver de ton bras
les îles "canarias"

Kpitaine Femme




Exhibant leurs cerveaux difformes
ils se cachaient derrière leur uniforme
leur intelligence était hors norme



















Kpitaine Flem
Tu n'es pas de notre univers
mais tu as franchi tous les déserts
pour combattre sans merci
ces envahisseurs verts


samedi 5 mars 2011

SOURIEZ : VOUS ETES FILMES !


L’île aux loups.


Il n’y a jamais eu de loup sur l’Isla de los Lobos.


Ce sont les phoques-moines qui ont donné son nom à cet îlot, surgi de l’océan comme un point sur le « i » de Fuerteventura, grosse virgule enfoncée vers le Sud. Aujourd’hui espèce en voie de disparition, on en retrouve quelques colonies sur un morceau de côte du Sahara Occidental et sur les Iles Désertes de l’Archipel de Madère. Les seuls représentants ici sont en béton et leur regard triste accueille, au bout du petit quai de pierre, la poignée de touristes régurgitée quotidiennement par les vedettes de Playa Blanca ou Corralejo.


A seize heures tapantes, le bateau de promenade ravale ses promeneurs et l’employé de l’office de tourisme déposé là pour la journée ; glassbotomisés par la grosse vague qu’il soulève dans sa manœuvre de départ, nous prenons la pose pour la photo, avec l’idée fugace de se retrouver bientôt sur le film de vacances mondialisé sur YouTube.












Et nous voilà seuls.

Uniques dépositaires de cette baie sublime, désertée depuis déjà quelques semaines par les voiliers de passage qui ont déjà pris leur ticket pour la traversée, l’île aux loups s’offre à nous ; elle est notre royaume, notre île aux trésors, avec ses plages dorées, son cône volcanique tout proche, sa mer intérieure, ses eaux transparentes…  Même le gardien du phare, autrefois seul habitant permanent de cet endroit retiré, a été chassé par la technologie des phares automatiques.








Le fond de l’air est frais et la toilette à l’eau de mer effraie… Mais le sentiment d’exception vaut bien une douche chaude : se réveiller face au volcan qui prend un bain de siège dans le lagon turquoise, se tourner vers les dunes de sable de Fuerteventura toute proche, dans le bleu si bleu de cet mer si belle, justifie tous les inconforts du monde…